Un baril de pétrole à 300$ avant 2020 ?
Rares sont les personnes qui osent avancer une évolution des prix du baril tant les pronostics sont périlleux.
Charles Maxwell est un analyste principal en énergie chez Weeden & Co.
Dans une interview parut le 03 novembre 2010, il donne sa vision du pic pétrolier et de l’évolution des prix au cours de la prochaine décennie. Voici un résumé et une critique de ses
propos.
« Je pense que le pic surviendra entre 2015 et 2017 »
L’analyse de M. Maxwell est conforme à tous les rapports publiés ces derniers mois, dont les estimations situent le pic entre aujourd’hui et 2025 au plus tard.
Sans la forte de baisse de consommation d’énergie liée à la crise que le monde connait depuis 2008, nous aurions atteint le pic entre 2013 et 2014. Cette situation repousse donc l’échéance et provoquera un plateau de production entre 2015 et 2020, qui sera suivi d’une diminution de la production.
Le rationnement
S'il n'y a pas assez de pétrole pour tout le monde, un rationnement semble indispensable. Dans la mesure où aucun pays ou groupe pétrolier ne sera suffisamment important pour imposer ce type de mesure, c’est le marché lui-même qui organisera le rationnement. Autrement dit, le prix du pétrole va considérablement augmenter.
Les six alternatives énergétiques
M. Maxwell indique que toutes les autres énergies seront utilisées, notamment le nucléaire, le gaz naturel et le charbon.
Dans la mesure où le charbon pose d’énormes problèmes climatiques, c’est surtout vers le gaz naturel et l’uranium que l’énergie mondiale devrait se tourner. Mais selon lui, il ne faut pas oublier les pics de l’uranium (80 à 100 ans maxi) et du gaz (60 ans maxi).
Concernant les autres énergies alternatives, M. Maxwell considère que dans les 20 prochaines années, l’éolien ne représentera pas plus de 3 à 4% de l’énergie consommée et le solaire entre 1 et 1,5%.
Après le pétrole, le charbon, le gaz, le nucléaire et les renouvelables, il reste les économies d’énergie et l’efficacité énergétique qui produiront les changements les plus importants.
Les conséquences au quotidien
M. Maxwell donne quelques exemples de l’impact du pic pétrolier sur nos vies. Cela passe par l’explosion du coût des transports qui modifiera les produits que nous trouverons dans les supermarchés, ou encore le type d’aliments consommés comme les légumes racines qui se conservent mieux et seront donc privilégiés les facilités de stockage.
Les prix du pétrole
Il est intéressant de trouver une analyse économique de l’évolution probable des coûts du pétrole.
La situation actuelle présente une certaine stabilité liée à une adéquation et un équilibre entre l’offre et la demande.
Cependant, dans un contexte de reprise économique qui se poursuit, la croissance globale de la consommation mondiale va progresser de 1 à 1,5% par an.
Cette augmentation incessante de la consommation globale liée à la croissance économique et démographique des pays émergeants va nous amener jusqu’au pic entre 2015 et 2017.
Ainsi, en 2015, le prix du baril pourrait être compris entre 130$ et 150$.
Par la suite, si l’on considère une hausse de la consommation de 1 à 1,5% par an et une baisse de la production de 0,5% par an, les prix exploseront pour atteindre 300$ le baril en dollar courant. Si l’on tient compte de l’inflation des 10 années précédentes, cela correspondrait à environ 200$ d’aujourd’hui.
Analyse personnelle
Voici donc un avis de spécialiste supplémentaire qui présente l'intérêt de donner des indications économiques. Il faut cependant faire très attention à ce genre de prévisions même si elles semblent réalistes.
En effet, les conséquences de la forte hausse des prix du pétrole sur le fonctionnement de l'économie et le niveau de croissance ou de récession restent très difficile à évaluer. Imaginer, par exemple, une hausse de la consommation mondiale de 1,5% par an avec un prix du baril qui aura atteint les 150$ peut sembler peu réaliste.
De plus, envisager une modification des produits dans les supermarchés, c'est considérer que les supermarchés
fonctionneront toujours, malgré leur organisation très gourmande en énergie et en moyens de transports. J'ai tendance à penser que c'est la grande distribution en général qui se trouvera
en grande difficulté.
On pourrait également penser que, malgré les changements climatiques, le charbon sera tout de même fortement utilisé, beaucoup plus que le nucléaire, notamment grâce à la possibilité d'en faire des carburants liquides.
Les solutions envisagées restent totalement timides et technologiques. L'idée d'une transition de la société et d'un changement profond des modes de vie n'est pas abordée. M. Maxwell se contente d'évoquer des voitures qui consomment peu ou les fils supra-conducteurs qui limitent les pertes d'énergie.
Leroy Renaud 06/02/2011 20:33
Benoît Thévard 07/02/2011 08:39
Toto 30/12/2010 21:05
Nillac 19/12/2010 21:22
Benoît Thévard 20/12/2010 08:41
~~NéoBio~~ 11/11/2010 22:48